Elisabeth Borne tente de renouer le dialogue avec les syndicats

Comme leurs homologues patronaux, les numéros 1 des cinq principaux syndicats français sont invités à rencontrer la Première ministre en bilatérale. Ces rendez-vous seront regroupés les 16 et 17 mai. Objectif : « renouer un dialogue apaisé et constructif » avec les partenaires sociaux, pour reprendre les termes d’Elisabeth Borne fin avril.

Pas question, donc, pour la cheffe du gouvernement de braquer ses interlocuteurs : le mail d’invitation ne fixe aucun ordre du jour précis. Cette concession était indispensable pour s’assurer de réponses positives alors que le climat social reste électrique.

Signal positif

Un mois après une rencontre qui avait tourné court, les leaders syndicaux iront bien à Matignon. Y compris Sophie Binet de la CGT. Seule Force ouvrière doit encore officiellement trancher.

Bruno Le Maire y a vu dimanche sur BFMTV « un signal très positif ». Il veut croire que cela permettra « d’entamer des discussions sur ce que sont aujourd’hui les préoccupations premières des Français ». En clair : tourner la page des retraites.

Mais les organisations de salariés ne l’entendent pas ainsi. Aucune n’en a fini avec la réforme. Si la successeure de Philippe Martinez ira, c’est « pour dire à la Première ministre qu’il faut la retirer ». Elle ne sera pas la seule. « On ne va pas commencer à discuter de l’après-réforme alors qu’il y a une nouvelle journée de mobilisation et l’échéance du 8 juin », explique un syndicaliste.

Après un 1er mai réussi, l’intersyndicale a annoncé une quatorzième journée d’action le 6 juin, deux jours avant l’examen par l’Assemblée nationale de la proposition de loi du groupe Liot visant à revenir à l’âge légal de départ à 62 ans.

Pas une partie de plaisir pour l’exécutif

Des contacts ont été pris en amont par les cabinets d’Emmanuel Macron et d’Elisabeth Borne. Ces entretiens montrent que ce n’est pas gagné pour l’exécutif. « L’Elysée et Matignon ont compris que ça n’allait pas être une partie de plaisir », résume un numéro 1 syndical.

Comme les autres, la CFDT aborde cette reprise de contact avec une grande méfiance. « C’est le rôle des syndicalistes de discuter », pour Laurent Berger, son secrétaire général, qui portera « le cahier revendicatif » de sa centrale à Matignon. Mais, insiste-t-il, « il y a une question de méthode ».

« Exigences »

« Il nous faudra des gages pour discuter », alerte un de ses homologues. Après l’appel du chef de l’Etat à construire un « pacte de la vie au travail », pas question d’habiller par des consultations des textes clé en main en réalité imposés. A commencer par le projet de loi travail promis « d’ici à l’été » avec la création de France travail et la réforme des lycées professionnels.

Chacun va arriver à Matignon avec ses exigences. Cela ne signe pas la fin de l’intersyndicale. Les organisations de salariés ont en effet décidé de « travailler ensemble sur quatre ou cinq sujets sur lesquels discuter » avec le gouvernement mais aussi le patronat, qui vient de leur écrire. « L’idée est d’aller vite », précise un syndicaliste.

Les syndicats sont renforcés par la pression de leur base, toujours très remontée, et par le soutien persistant d’une majorité de l’opinion face à un exécutif en mal de popularité, avec l’enjeu pour eux de capitaliser sur l’amélioration de leur image.

Doigté et patience

L’exécutif devra donc faire preuve de doigté et de patience. « Tout ne va pas beaucoup bouger dans les mois qui viennent », alerte un syndicaliste. La phase de « recalage » des relations risque de durer au-delà du 14 juillet, date à laquelle Emmanuel Macron a promis de faire un premier bilan de son action post-réforme des retraites.

Avant cela, il est question d’un rendez-vous avec le chef de l’Etat, après le refus des syndicats d’aller à l’Elysée le mois dernier. La perspective en laisse plus d’un dubitatif. « A quoi bon aller à l’Elysée ? » s’interroge un leader syndical, distinguant « ceux qui gouvernent », avec lesquels il est logique d’échanger, et « celui qui préside ». « Plus personne n’a envie de voir Macron », affirme même un de ses homologues.

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