Elisabeth Borne reçoit les syndicats : à quoi faut-il s’attendre

La précédente rencontre entre les syndicats et Elisabeth Borne n’avait pas été une réussite. Les représentants syndicaux avaient écourté leur rendez-vous avec la Première ministre, le 5 avril. Cette fois, l’exécutif et les principaux dirigeants syndicaux vont-ils pouvoir renouer le dialogue, mis à mal depuis le début de la séquence sur la réforme des retraites ?

Les cinq syndicats représentatifs – CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC – seront reçus à Matignon dans le cadre de réunions bilatérales mardi 16 mai et mercredi. Ces entretiens se dérouleront en présence d’Olivier Dussopt, ministre du Travail. Les organisations patronales seront quant à elles reçues la semaine suivante.

Quel est l’objectif poursuivi par l’exécutif ?

Elisabeth Borne avait lancé les invitations aux organisations syndicales sans « ordre du jour précis » le 5 mai, après avoir présenté la feuille de route des « cent jours » décrétés par Emmanuel Macron pour relancer l’exécutif après la réforme des retraites. Le mail envoyé par Matignon à la presse indique que ces rencontres ont pour but « d’écouter » les syndicats « sur leurs attentes » et d’évoquer « les sujets et la méthode qui permettront de bâtir un nouveau pacte de vie au travail ».

« J’ai à cœur qu’on puisse reprendre rapidement le dialogue », a affirmé ce dimanche Elisabeth Borne dans une interview au JDD. « Même après ces mois agités, je reste convaincue qu’il faut donner plus de place à la négociation et au dialogue social », a ajouté la cheffe du gouvernement, qui dit n’avoir « jamais coupé le fil » avec les responsables syndicaux. « La défiance restera extrêmement profonde », a toutefois prévenu dimanche la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet, invitée du Grand jury RTL-LCI-Le Figaro.

De quoi vont-ils parler ?

Les syndicats ont l’occasion de faire avancer les sujets qu’ils estiment prioritaires. Parmi les sujets que les syndicats souhaitent évoquer : l’emploi des seniors et la pénibilité, les salaires dans le privé et le public, l’organisation du travail (semaine de quatre jours, télétravail), la réforme du RSA, la conditionnalité des aides publiques accordées aux entreprises, la révision des ordonnances travail…

« Nous refuserons toute discussion sur des sujets régressifs » en termes de droits sociaux, met en garde Sophie Binet. Mais au préalable, « ce que je vais dire à la Première ministre, c’est qu’il n’y aura pas de retour à la normale si cette réforme (des retraites) n’est pas abandonnée », redit la secrétaire générale de la CGT.

La numéro un de la CGT veut parler des salaires, en demandant leur indexation sur les prix, ainsi que de la « conditionnalité des aides publiques » aux entreprises qui reçoivent « 200 milliards d’euros chaque année sans conditions sociales ni environnementales ». « Il n’est plus possible de multiplier les cadeaux » aux entreprises, lance Sophie Binet. Conditionner les aides publiques constituerait selon elle un « levier majeur qui permettrait par exemple de mettre sous pression les entreprises pour augmenter les salaires ».

« On va continuer à dire que la page n’est pas tournée » sur les retraites, mais « on ne peut pas ne pas parler de l’inflation, du pouvoir d’achat », explique de son côté à l’AFP le président de la CFTC, Cyril Chabanier.

La CFDT viendra avec un épais « cahier revendicatif », mais aussi des exigences en termes de méthode. « On retourne discuter mais pas à n’importe quelles conditions », prévient la numéro deux du syndicat, Maryse Léon. « Si des choses ne sont pas étudiées parce que tout est décidé à l’avance, ça ne nous convient pas ». La dirigeante, appelée à succéder à Laurent Berger le 21 juin, se montre prudente. « Je ne suis pas sûre qu’ils aient une autre méthode à nous proposer », glisse-t-elle.

« Chacun a parfaitement conscience de l’importance des enjeux : la prévention de l’usure professionnelle, l’emploi des seniors, la reconversion, le compte épargne temps universel… Sur tous ces champs, je ne doute pas que les organisations syndicales et patronales souhaiteront prendre leurs responsabilités », a déclaré Elisabeth Borne au JDD.

Pourquoi les syndicats sont-ils toujours unis ?

Les syndicats, unis depuis le début de la mobilisation contre la réforme au sein de l’intersyndicale, poursuivent la contestation, alors que le texte a été adopté par le Parlement et promulguée par le président de la République le 14 avril.

Après un 1er-Mai placé sous le signe de la bataille contre le report de l’âge légal à 64 ans, ils ont annoncé une 14e journée de grève et de manifestations le 6 juin, deux jours avant l’examen à l’Assemblée nationale d’une proposition de loi du groupe Liot visant à abroger la réforme. « Le match n’est pas totalement fini » et « cette proposition de loi nous offre un temps additionnel », a souligné dans L’Obs le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger.

« Le 6 juin, c’est une date importante de l’histoire de France, c’est le D-Day, le jour J du débarquement, on appelle à débarquer cette réforme qui est dangereuse pour le pays, dangereuse pour les salariés », a affirmé Sophie Binet le 10 mai à Mediapart.

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