Charente: la réforme des retraites dope les effectifs des syndicats

Sacré bond en avant. Portés par les différents conflits sociaux, les syndicats…

Sacré bond en avant. Portés par les différents conflits sociaux, les syndicats multiplient les cartes d’adhérents. Même son de cloche à la CFDT. « En Nouvelle-Aquitaine, nous avons enregistré 1 000 nouvelles adhésions depuis le début du conflit des retraites » raconte Philippe Galvan, secrétaire général de l’union départementale de Charente. « C’est bien au-delà de ce que nous avons en temps normal. »

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Ce mardi, les opposants à la réforme des retraites ont répondu à l’appel de l’intersyndicale et se sont réunis sur le parvis de la gare. Sous le soleil. Au baromètre de l’affluence, il semble que la mobilisation ait été moins importante que jeudi dernier. Mais c’est la jeunesse qui a animé cette dixième journée de mobilisation en chantant et criant son rejet de cette réforme et de « l’État policier ». Retour en images sur le 10e round de cette révolte sociale.

Seul l’Unsa dénote. Ici, pas de fortes hausses, plutôt un mouvement continu. « Principalement car nous sommes un jeune syndicat » explique Richard Gazaud, secrétaire départemental. « Nous sommes moins visibles que les grandes centrales », poursuit l’élu syndical, « mais plutôt dans un syndicalisme de proximité, ce qui plaît. »

Progression soutenue à la CFDT, continue à l’Unsa

Pourtant, ce n’était pas gagné. « La tendance des dernières années n’était pas bonne » raconte Henri Lalouette, secrétaire général de l’union départementale Force ouvrière. Qui pose le constat : « Les réformes successives ont déstabilisé les repères existants. Face à ces bouleversements, les salariés sont en quête de repères. » Dans ce climat, le rôle des syndicats revient sur le devant de la scène. Pas seulement revendicatif. « Il n’y a pas que les banderoles », sourit Michael Lablanche.

Les différentes structures partagent un même point de vue : il y a eu une prise de conscience chez beaucoup de salariés. « Le dialogue social a été malmené, avec un président de la République qui a snobé les corps intermédiaires. Les réformes continuent d’avancer. Face à cela, il y a eu une remise au goût du jour du travail des syndicats. »

Il faut créer une émulation entre ces nouveaux adhérents

Un profil se dégage de ces nouveaux syndiqués. « Ils viennent majoritairement du privé », développe Henri Lalouette. Avec une grande partie de syndiqués âgés de 30 à 40 ans. Un phénomène nouveau, indique l’élu FO : « Chez nous, la génération au-dessus a été loupée. Ceux qui nous rejoignent sont jeunes mais possèdent tout de même un peu d’expérience et de stabilité professionnelle. »

Point de vue partagé par ses homologues, même si la CGT « compte aussi des jeunes de moins de 30 ans qui se syndiquent. C’est étonnant, nous ne sommes généralement pas très forts chez eux. »

Reste désormais à conserver ces syndiqués. Michael Lablanche mise sur l’arrivée de Sophie Binet à la tête de sa centrale syndicale pour maintenir l’élan. « C’est une femme, jeune, qui n’est pas issue du milieu ouvrier. Ça montre la diversité de notre syndicat. » Qui prévoit des formations pour impliquer ces néomilitants. Pour Henri Lalouette, « il faut transformer l’essai en donnant de la place à ces nouveaux adhérents, pour créer une émulation. » Dans les défilés, les têtes devraient changer.

Un rôle derrière les banderoles

Au-delà du militantisme, les nouveaux adhérents cherchent également à défendre leurs droits et à améliorer la situation de leur emploi. « Le travail des syndicats est aussi celui de l’ombre, dans les entreprises, à la défense des salariés », appuie Michaël Lablanche, CGT. Henri Lalouette, pour Force ouvrière, abonde : « Nous ouvrons des sections dans des entreprises. Cela pousse à la discussion entre salariés et direction. » « Avoir un syndicat dans son entreprise, ce n’est pas pour la fermer, mais pour la faire progresser », ajoute Michaël Lablanche.
En tant que premier syndicat de France, la CFDT est « présente partout ». De quoi aider à renforcer le dialogue au sein des entreprises. « Les échanges sont de plus en plus difficiles en entreprise » indique Philippe Galvan. Les corps intermédiaires, nécessaires pour dégripper la discussion ? C’est ce que semblent penser les nouveaux syndiqués.
Henri Lalouette corrobore : « Les entreprises mettent une pression à leurs salariés, qui ne supportent plus ça. » Même si, pour Philippe Galvan, « il n’y a pas assez de syndiqués en France. Plus d’adhésions, cela permettrait de renforcer le poids du corps syndical et d’améliorer la concertation. »

Enzo, syndiqué depuis un mois

J’ai 24 ans, je suis assistant d’éducation. J’ai pris ma carte à Sud le mois dernier. Les revendications portées par les syndicats me correspondent, ce sont des convictions ancrées en moi depuis longtemps. Je crois que l’union fait la force, la masse peut faire avancer les choses. Il y a un travail de fond qui doit être fait pour convaincre les gens de s’engager dans un syndicat.”

Enzo a pris sa carte il y a un mois.
Enzo a pris sa carte il y a un mois.

Nicolas Gallien

Bruno, syndiqué depuis deux mois

« Je ne voyais pas l’utilité de me syndiquer avant. Mais maintenant, ça devient grave. Depuis plus de deux ans, on perd les droits que nos anciens ont acquis. Je suis salarié à la base Intermarché d’Anais et la réforme des retraites a été la goutte qui fait déborder le vase. Chaque semaine, il y a un nouveau truc qui ne va pas. Ça devient invivable. »

Bruno a 60 ans. Il est syndiqué à la CGT depuis deux mois.
Bruno a 60 ans. Il est syndiqué à la CGT depuis deux mois.

Nicolas Gallien

Florence, syndiquée depuis six mois

« J’ai 33 ans et je travaille dans le social. Je viens d’une famille de syndicalistes. Je voulais m’investir et qu’on m’écoute. J’ai rejoint la CFDT. Les conditions baisse de plus en plus dans mon milieu professionnel, il faut bouger. Dans mon entreprise, nous avons réussi à fédérer un petit groupe. Ça a lancé une dynamique, de plus en plus de personnes viennent nous voir pour trouver des informations. »

Clémence est encartée depuis septembre dernier.
Clémence est encartée depuis septembre dernier.

Nicolas Gallien

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