CFDT : qui est Marylise Léon, « militante hors pair » bientôt à la tête du syndicat

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Marylise Léon (à droite) devrait prendre la succession de Laurent Berger (à gauche).
Marylise Léon (à droite) devrait prendre la succession de Laurent Berger (à gauche). (©Vincent Isore / IP3 PRESS/MAXPPP)

Marylise Léon à la tête de la CFDT ? « On le savait », répondent en chœur plusieurs militants du syndicat contactés par actu.fr. De fait, elle n’est pas encore secrétaire générale de la CFDT. Mais déjà adoubée.

Laurent Berger ne lui tarit pas d’éloges. Selon le futur ex-patron du syndicat, Marylise Léon est « une militante hors pair », avec beaucoup de « belles valeurs » et « d’expérience » . À l’annonce de son départ, mercredi 19 avril 2023, Laurent Berger a fait de cette personne « humainement remarquable » sa successeure. Sans surprise.

Sans surprise toujours, le bureau national de juin de la CFDT devrait la conduire à la tête du parti. Cela ne fait aucun doute tant Marylise Léon, 46 ans, fait consensus au sein de la CFDT.

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Ancrée auprès des militants

La syndicaliste incarne une certaine continuité, même s’il n’y a ni fracture « ni blocs » au sein du syndicat, assure Catherine Nave-Bekhti, secrétaire nationale de la Sgen-CFDT.

Depuis 2018, la quadragénaire originaire du Mans (aux racines finistériennes) est numéro deux du syndicat réformiste. Dans le sérail depuis près de 20 ans, elle a une connaissance des arcanes de l’organisation, « de la structure syndicale » et surtout une proximité avec les militants appréciée de ces derniers.

Elle pratique un militantisme de proximité. Que ce soit avec les militants ou les salariés des entreprises.

Catherine Nave-Bekhti Secrétaire nationale de la Sgen-CFDT

« Elle a les codes dans toutes les strates », renchérit Catherine Laumont, membre du bureau national CFDT en charge de la Protection Sociale et du Travail et de l’Emploi (PSTE). Des travailleurs jusqu’au président de la République.

Marylise Léon a toujours à cœur d’écouter les militants, de faire des remontées du terrain. Mais aussi de pointer des nouvelles problématiques, comme les travailleurs des plateformes. 

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En tête des manifestations

Depuis plusieurs semaines, Marylise Léon, apparaissait en tête de cortège, aux côtés de Laurent Berger certes, mais aussi de Sophie Binet, nouvelle boss de la CGT (avec qui elle devra apprendre à travailler). Elle était aussi sur le devant de la scène des réunions avec l’intersyndicale contre la réforme des retraites et n’a pas hésité à monter au créneau à de multiples reprises.

Côté transition et continuité, c’est parfait. Pourtant, « elle ne fera pas du Berger », estime Catherine Laumont. « La CFDT, c’est ce qu’on en fait. »

Question chantiers, tout est à écrire à une époque où la syndicalisation n’est plus une priorité pour les salariés. La crise sociale, toujours prégnante malgré l’adoption de la réforme des retraites, sera au cœur de tous les débats. Y compris en interne. Comment en sortir ? 

« Il faut retrouver le dialogue social avec le patronat. Sans l’État », juge Catherine Laumont.

Et puis, il y aura la loi travail. Ce sera un marqueur très important.

Catherine LaumontMembre du bureau national CFDT

Pas de quoi s’ennuyer dans les prochains mois. 

Ce n’est pas la première femme à la tête de la CFDT

Marylise Léon sera la deuxième femme à diriger le syndicat réformiste. Nicole Nota avait en effet été secrétaire générale de 1992 à 2002.

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« Pas de comparaison possible entre Sophie Binet et Marylise »

Après Sophie Binet, à la tête de la CGT, l’arrivée d’une femme à la tête de la CFDT est « une bonne nouvelle » selon Laurent Berger.

Je crois qu’il est important que des femmes soient à la tête d’organisations syndicales.

Laurent BergerSecrétaire national de la CFDT

Pour autant, le parallèle entre les deux s’arrête là. « Il n’y a pas de comparaison possible » , martèle Catherine Laumont. La membre du bureau national le justifie : « Marylise n’est pas une candidate de compromis, c’est la candidate naturelle » .

Pour Catherine Nave-Bekhti, de la Sgen-CFDT, c’est surtout une « très grande militante » .

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Arrivée à la CFDT après AZF

De fait, le chemin tracé par Marylise Léon au sein de la CFDT semble somme toute classique, « une trajectoire » , signale Catherine Laumont membre du bureau national de la CFDT.

La responsable Sécurité et environnement arrive au sein du syndicat en 2003, recrutée par la Fédération Chimie et énergie pour travailler auprès des militants sur la prévention des risques sur leur travail. Notamment dans les sites Seveso.

Nous sommes deux ans après la terrible explosion d’AZF à Toulouse. Le drame a coûté la vie de 30 personnes. 

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Elle gravit les échelons du syndicat un à un. D’abord en prenant un premier mandat, en 2008, toujours à la CFDT chimie-énergie. Déléguée, elle supervise la question des risques industriels majeurs, la prévention des maladies professionnelles et les négociations des conventions collectives de la branche papier-carton.

En 2014, au congrès de Marseille, elle est élue secrétaire nationale chargée des questions industrielles, au sein de la commission exécutive de la CFDT. Pour l’anecdote, elle obtient 99,17 % des voix. Déjà consensuelle.

Elle est élue secrétaire générale adjointe de la CFDT en 2018, puis réélue au Bureau national en 2022 lors du congrès de Lyon avec 97,35 % des voix exprimées.

Depuis cinq ans donc, elle est responsable de la coordination de la politique d’action revendicative, de la politique de l’emploi et de la sécurisation des parcours, des relations intersyndicales et des relations extérieures.

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Négociatrice

L’une des grandes qualités de Marylise Léon est d’être une négociatrice reconnue. Essentiel pour être à la tête d’un syndicat.

« Je l’ai vue négocier pour la question de l’assurance chômage », relate Catherine Laumont. Récemment, elle s’est notamment battue pour obtenir une revalorisation exceptionnelle des allocations chômage de 1,9 %.

Elle ne reste pas sur un blocage. Elle ne fait pas de concession mais parvient toujours à trouver des points d’accord, ailleurs.

Catherine LaumontMembre du bureau national CFDT

« Elle va toujours aller chercher quelque chose », encense la syndicaliste. Avec elle, « on ne perd pas notre journée ». 

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