Le bras de fer continue. Malgré la promulgation de la réforme des retraites, ses opposants maintiennent la pression. L’intersyndicale appelle à une grande journée de mobilisation, lundi 1er mai, une date toujours particulière dans le calendrier social.
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On vous résume les différents enjeux de cette journée.
Pour les syndicats : réussir une mobilisation historique
Après avoir fortement mobilisé lors des douze journées nationales de mobilisation contre la réforme des retraites, les syndicats veulent marquer le coup pour ce 1er mai 2023. Premier fait notable, toutes les organisations défileront côte à côte alors que la CFDT avait plutôt tendance à faire bande à part lors des derniers 1er-Mai.
« Unitaire et historique, soyons des millions », a notamment tweeté Marylise Léon, qui doit remplacer Laurent Berger à la tête de la CFDT, le 21 juin.
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#1erMai unitaire et historique, soyons des millions. pic.twitter.com/J95phxbgsv
— Marylise Léon (@MaryliseLeon) April 27, 2023
Les syndicats espèrent une forte mobilisation. Le 7 mars, 3,5 millions de personnes avaient manifesté, selon la CGT et 1,3 million, selon le ministère de l’Intérieur.
De leur côté, les autorités s’attendent à 300 manifestations rassemblant entre 500 000 et 650 000 personnes dans toute la France, dont 80 000 à 100 000 à Paris.
Selon toute vraisemblance, les manifestants devraient être plus nombreux que le 1er mai 2022, où 210 000 personnes avaient défilé, selon la CGT, et 116 500, selon le ministère de l’Intérieur.
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Il faut remonter à 2009, en pleine crise économique, pour trouver une très forte mobilisation un 1er mai (1,2 million, selon la CGT, 456 000, selon la police). En 2002, entre 1,3 million et 2 millions de personnes avaient aussi défilé pour protester contre la qualification de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle.
Mais le défi pour les syndicats est davantage sur la suite à donner au mouvement. Alors que l’intersyndicale est apparue très unie depuis le début de la mobilisation, celle-ci pourrait se fissurer. Si la CGT a déjà dit qu’elle continuerait la contestation jusqu’au retrait de la réforme, la CFDT se montre plus évasive.
Pour Emmanuel Macron : faire le dos rond
Que va faire Emmanuel Macron pour le 1er mai ? Depuis le début de la contestation, le chef de l’État est souvent resté à l’Élysée lors des journées de mobilisation. S’il a entrepris de nombreux déplacements dans toute la France, ces derniers jours, il est peu probable qu’il en fasse de même lundi.
Emmanuel Macron espère qu’une baisse de la mobilisation découragera les syndicats d’organiser de nouvelles journées de contestation et les incitera à revenir à la table des négociations pour la future loi sur « la vie au travail ».
Le gouvernement sera aussi vigilant aux débordements. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé sur Europe 1 que « 12 000 policiers et gendarmes dont 5 000 à Paris » seraient mobilisés. Il a aussi précisé que « des éléments radicaux » étaient attendus à Rennes et Nantes où il a décidé de mobiliser « quatre unités de forces mobiles » dans chacune de ces deux villes.
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« Il y a mobilisation historique également du ministère de l’Intérieur. Il y aura 12 000 policiers et gendarmes en France dont 5000 à Paris », annonce @GDarmanin au sujet de la manifestation du 1er mai #Europe1 pic.twitter.com/cF2KCsxBW7
— Europe 1 (@Europe1) April 28, 2023
Toujours en termes de sécurité, le pouvoir devra éviter les images de violences policières. Cet élément avait par exemple fait polémique lors du 1er mai 2018. À l’époque, Alexandre Benalla avait été filmé en tenue de policier en train de violenter des manifestants.
Pour la Nupes : faire durer la contestation sur les retraites
Si les syndicats seront en première ligne des manifestations, de nombreuses personnalités politiques de gauche ont prévu de se rendre dans les cortèges. Selon Politico , certains s’organisent même pour faire la manifestation dans leur circonscription le matin et à Paris l’après-midi.
« Il faut faire de cette date une grosse journée de mobilisation et envoyer un signal à ce Président qui manifestement ne veut pas écouter mais qui devra entendre la colère et retirer sa réforme », a notamment déclaré le député LFI Thomas Portes, sur France Info.
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Comme des millions de français je serai dans la rue le #1erMai. Plus de 100 syndicalistes du monde entier vont venir défiler avec le peuple français. Cette journée va être exceptionnelle et elle va envoyer un signal supplémentaire à Macron. Il faut retirer la réforme ! pic.twitter.com/c5TS0JeVaU
— Thomas Portes (@Portes_Thomas) April 28, 2023
« Cette une manière de faire masse contre la logique libérale et cette réforme des retraites face à Emmanuel Macron qui ne veut rien entendre », a aussi déclaré Sandrine Rousseau sur BFMTV .
Les élus de la Nupes comptent bien se servir de la mobilisation du 1er-Mai pour poursuivre la contestation politique sur les retraites. Ils ont fixé deux dates dans leur agenda : le 3 mai, le Conseil constitutionnel doit rendre sa décision sur la deuxième demande de référendum d’initiative partagée, et le 8 juin, la proposition de loi du groupe d’indépendants Liot pour abroger la réforme sera examinée.
Pour le RN : parvenir à se faire entendre
Absent de la mobilisation contre la réforme et très discret à l’Assemblée nationale, le Rassemblement national va essayer de se faire entendre ce lundi 1er mai. Le parti présidé par Jordan Bardella organise une « fête de la nation » au Havre.
Qualifiée d’« événement majeur » pour la vie du parti, cette fête se veut un « cri du cœur des amoureux de la France, qui refusent de voir leur pays disparaître et leur travail mis à mal par la politique antisociale, brutale et injuste d’Emmanuel Macron ».
Pour le RN, c’est aussi une façon de renouer avec une date qui a longtemps été centrale pour le parti. Pendant de nombreuses années, Jean-Marie Le Pen et ses soutiens ont défilé à Paris pour rendre hommage à Jeanne d’Arc. Une tradition qui s’était perdue ces dernières années, après la brouille entre Marine Le Pen et son père. L’année dernière, Jordan Bardella avait simplement déposé une gerbe de fleurs au pied de la statue de la Pucelle place Saint-Augustin à Paris.
Au Havre, les députés et plus de 1 000 militants sont attendus. Marine Le Pen et Jordan Bardella devraient tenir des discours. La ville où se déroule l’événement n’a pas non plus été choisie au hasard, puisqu’il s’agit du fief d’Édouard Philippe et que l’ancien Premier ministre s’imagine bien succéder à Emmanuel Macron.
Pour faire face à la venue du RN dans la ville, des associations et syndicats organisent une manifestation mais aussi un concert où chanteront des artistes locaux comme Médine ou Lotti.
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