Sécurité dans les écoles : des moyens, des moyens…

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« Une municipalité met en place un « biper », une mini-télécommande à bouton unique, déclenchable à distance, proposé aux enseignants des quatre-vingt-cinq écoles d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), pour qu’ils puissent donner l’alerte en cas d’intrusion terroriste.

En cas d’intrusion, l’alarme est donnée directement aux forces de police par l’enseignant qui peut porter le « biper » à la ceinture, en sautoir, en porte-clefs. »

Il y a quelques années encore, cela aurait pu faire sourire et on se serait interrogé sur l’efficacité du dispositif.

Mais face aux risques encourus actuellement, la CFTC estime que cette mesure est un pas vers la sécurisation des écoles.

Le ministère a rappelé les consignes suivantes aux personnels de l’Éducation nationale, « aux parents d’élèves et aux élèves :

L’accueil à l’entrée des écoles et établissements scolaires est assuré par un adulte ;

Un contrôle visuel des sacs peut être effectué ;

L’identité des personnes étrangères à l’établissement est systématiquement vérifiée ;

Durant l’année scolaire, chaque école et chaque établissement scolaire doit réaliser trois exercices de sécurité, dont un avant les vacances de la Toussaint - prioritairement l’exercice « attentat intrusion »

Une attention particulière doit être portée aux abords de l’établissement, en évitant tout attroupement préjudiciable à la sécurité des élèves.

En lycée, des zones spécifiques peuvent être aménagées dans les espaces extérieurs au sein des établissements scolaires pour éviter que les élèves sortent pendant la journée.

En école primaire, il est demandé aux familles de ne pas s’attarder devant les portes d’accès pendant la dépose ou la récupération de leurs enfants.

Dans les académies en Vigipirate Alerte Attentat, le stationnement des véhicules est interdit aux abords de l’établissement. »

Cependant, loin de la technocratie des chiffres et des « yakafocons », les besoins sur le terrain sont tout autres.

Si dans le secondaire, les chefs d’établissements peuvent faire appel à des surveillants, des agents de sécurité, au primaire il revient au directeur d’école de réagir face à l’intrusion d’une personne dans l’établissement qui plus est, pourrait être armée. L’idée même de la chose parait risible, voire dangereuse pour le directeur d’école car, comment un directeur d’école peut-il interdire tout attroupement aux abords de l’établissement. C’est soit mal connaître le fonctionnement d’une école soit se tromper de destinataire !

Pour la CFTC, il est nécessaire de stopper l’avalanche de consignes et de prérogatives à l’encontre des chefs d’établissement et des directeurs.

Loin de se moquer de toutes ces procédures, la CFTC rappelle que les enseignants ont besoin d’être rassurés et de faire leur métier en toute quiétude. Il revient au gouvernement de prendre des dispositions pour garantir la sécurité du personnel et des élèves.

Aussi, pour la CFTC, si les mesures doivent être prises, elles doivent se prendre au niveau des municipalités (en sachant que les coûts peuvent paraître importants) :

Un vigile présent devant toutes les écoles aux heures d’ouverture et de fermeture,

Des rondes d’équipes de gendarmerie, de police nationale et municipale devant les établissements aux sorties,

Des contrôles réalisés par ces mêmes personnels aux abords des écoles,

La généralisation de la fermeture à clef des écoles aux heures de travail avec visiophone et ouverture dans un sas,

L’installation de voyants lumineux dans les classes, reliés à un contacteur détenu par le directeur, pouvant servir tant pour l’alarme incendie, le PPMS,

La formation de tous les enseignants au SST,

L’interdiction à l’accès au parking du personnel des écoles de toutes voitures inconnues des services,

Le déblocage de moyens par les municipalités pour mettre à jour les mallettes PPMS.

Ces mesures peuvent paraître en contradiction avec le développement économique de certaines villes, voir disproportionnées, mais l’heure n’est plus au questionnement. Si le gouvernement prend la décision que nous sommes en état d’urgence, il lui appartient de trouver des solutions afin de garantir la sécurité de tous en se donnant les moyens d’appliquer ses directives, sans continuellement solliciter les directeurs et enseignants.

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